Praticienne de Santé Naturopathe - Nutrition - Réflexologie plantaire - ateliers autour de l'enfant
La santé autrement grâce à des techniques naturelles
La naturopathie, fondée sur le principe de l'énergie vitale de l'organisme, vise à préserver et optimiser la santé globale de l'individu, sa qualité de vie, ainsi qu'à permettre à l'organisme de s'auto-régénerer par des moyens naturels (aliments, eau, air, terre, exercices, relaxation, soleil, argile...)
Magnifique documentaire que je découvre aujourd'hui, qui m'inspire et que je partage ici.
En pleine période d'ouverture sur moi et de changement, il tombe à pic.
Comme quoi il n'y a pas de hasard quand on est dans l'ouverture les choses s'éclairent pour nous aider à mieux comprendre quel est notre chemin et à le trouver. A nous trouver!
Ce documentaire a tout son sens aussi car j'ai pris conscience ces derniers mois que même si ma volonté d'aider l'autre dans mon travail et ailleurs est grande, nous sommes deux et je ne peux pas vouloir à la place de l'autre.
Chacun doit faire sa part mais pour cela il faut être dans la conscience où en tout cas en avoir l'envie.
Et si la question était "est-ce que je veux aller bien? ", vraiment?
Difficulté et nécessite d'écrire ici tellement le cœur est lourd.
Immense tristesse devant toutes ces vies arrachées, brisées.
Comment gérer cette situation dramatique qui peut se reproduire.
Comment accepter cette réalité et vivre avec.
Comment vivre avec toutes les horreurs qui on lieu dans le monde.
Comment la vie peut-elle vous avoir déserté au point qu'il n'y a plus rien d'humain en soi et pouvoir faire de telles atrocités.
Hier soir j'ai regardé cette vidéo d'Isabelle Padovani sur ce sujet et elle m'a fortement réconfortée.
Je la partage ici car elle est riche.
Aujourd'hui je veux garder ce qu'il y a de plus précieux au fond de mon cœur, la paix et l'amour.
Ne pas céder à la colère et à la peur même si c'est difficile.
Méditer sur nos émotions est une bonne façon de les accueillir, les comprendre pour ne pas en être victime.
Prier pour toutes ces personnes qui ont perdu la vie, souffert, eu peur, qui ont vécu la terreur.
Prier pour celles rescapées qui vont avoir à vivre avec cette tragédie et puis les familles, amis qui ont perdu un proche et pour qui l'avenir est sombre.
L’excellent Eric Barker présente dans Time, 4 rituels
qui augmenteront votre niveau de bonheur. La particularité de ces
rituels ? Leur efficacité est prouvée par les neurosciences.
La question à se poser : Pour qui suis-je reconnaissant ?
La gratitude rend heureux. Le sentiment de reconnaissance active la
région du tronc cérébral qui produit de la dopamine. De la même manière,
la gratitude peut augmenter la sécrétion sérotonine dans le cortex
cingulaire antérieur. Cerise sur le gâteau, en exprimant votre
gratitude, vous déclencherez une boucle rétroactive. La gratitude
s’auto-alimentera avec la personne qui l’a reçue !
Nommez les sentiments négatifs : je me sens …
Lorsque nous nommons une émotion, le cortex préfrontal calme l’amygdale
dans notre cerveau. L’effet des émotions est donc moindre.
Prenez une décision : la prise de décisions réduit
inquiétude et l’anxiété par la création d’intentions et d’objectifs. Le
cortex préfrontal rentre alors en action . Notons que la prise de
décision permet aussi de changer de perspective en s’orientant vers des
solutions, cela apaise le système limbique. Inutile de viser une bonne
décision, une assez bonne suffit pour se sentir bien.
Multipliez les contacts physiques : notre cerveau
est neuro-social. Il a besoin des autres pour s’épanouir. Et lorsqu’il y
a un contact assez long, comme un câlin, l’ocytocine se libère pour
réduire l’activité de l’amygdale.On se sent admirablement bien ! Notons
que les massages contribuent à baisser fortement le niveau de stress et
améliore le sommeil.
Le
lait, au fil des ans, malgré sa blancheur, est devenu pour les cellules
de notre corps l’équivalent des marées noires qui se sont déversées des
bateaux pétroliers échoués sur les côtes !
Au départ, le lait est
déjà un aliment totalement inadapté à l’homme. Il élève le cholestérol
sanguin et les graisses du sang parce qu’il contient du cholestérol et
des graisses polyinsaturés.
Si
vous consommez autant de produits laitiers qu’un américain moyen, vous
absorberez une quantité de cholestérol équivalente à celle de 53
tranches de lard quotidiennes. Si vous avez 54 ans, vous avez suivi ce
régime pendant 52 ans, ce qui correspond à 19 345 tranches de lard par
an, soit en tout plus d’un million de tranches de lard !
N’est-il pas extraordinaire qu’un corps humain puisse résister à une telle avalanche de graisses ?
Le
lait est trop riche en protéines, qui pour être éliminées par le corps,
obligent celui-ci à mobiliser son calcium. Du coup, les produits
laitiers que les personnes âgées absorbent sont l’une des causes
principales de l’ostéoporose ! La pasteurisation et l’upérisation en
font un produit dénaturé et biocidique (aliment destructeur de vie). Le
lait contient 300 fois plus de caséine que le lait maternel. Cette
caséine est une colle puissante qui encrasse l’organisme de façon
dramatique.
Les 80% des protéines du lait et du fromage sont
constitués de caséine, qui est une puissante colle, celle qui fait
notamment tenir les étiquettes sur les bouteilles de bière. Essayez
d’arracher une des ces étiquettes et vous verrez la force de cette colle
! On utilise aussi la caséine pour coller les meubles !!!
Pensez à
ce que cette colle peut provoquer dans votre organisme. Comme la
caséine est une protéine étrangère, le corps crée des anticorps pour la
neutraliser. Cette réaction antigène-anticorps fait sécréter de
l’histamine et engendre une intense production de mucus, voire de pus.
De nombreux chercheurs pensent que la caséine est la principale
substance responsable des inflammations articulaires que l’on voit dans
les arthrites rhumatoïdes. Cela expliquerait pourquoi la suppression de
tout produit laitier permet la plupart du temps une guérison rapide de
ces affections.
La multinationale Monsanto a produit une hormone de croissance destinée à augmenter la production de lait.
Grâce à ses bénéfices colossaux, elle a pu soudoyer les autorités
sanitaires et politiques pour qu’elles laissent mettre sur le marché ce
produit sans avoir évalué sa toxicité.
Les éleveurs auxquels on a
imposé cette hormone se sont retrouvés avec des vaches qui produisaient
presque 50 litres de lait par jour (auparavant, elles en donnaient moins
de 10 litres) mais faisaient des infections nombreuses et ils ont dû
utiliser des antibiotiques en quantité.
Les taux d’antibiotiques
dans le lait sont 100 fois plus élevés qu’il y a quelques années et les
autorités sanitaires se sont contentées d’élever les normes limites
autorisées.
Aux U.S.A, sur les vingt trois mille tonnes
d’antibiotiques fabriqués chaque année, près de la moitié est utilisée
pour le bétail ! Cette administration de doses thérapeutiques
d’antibiotiques au bétail crée de plus en plus de souches de bactéries
résistantes aux antibiotiques, ce qui pose un problème de santé publique
de plus en plus grave.
Quand vous buvez du lait ou mangez un
yaourt, vous ne vous doutez pas que vous êtes en train d’absorber des
antibiotiques qui vont détruire votre flore intestinale et affaiblir
votre système immunitaire. De plus, si vous êtes allergique à un
antibiotique comme la pénicilline, vous risquez de tomber malade sans
comprendre que vous en avez absorbé à votre insu.
Il est
hallucinant de constater qu’aux U.S.A 80% des vaches souffrent de
leucémie. Le lait de ces vaches est il sans danger pour l’homme ?
Quand
les études scientifiques ont montré que cette hormone de croissance
stimulait, chez l’homme, le développement de cancers, l’association des
médecins américains, l’O.M.S et les autorités sanitaires ont préféré
fermer les yeux car les intérêts économiques passent avant la santé des
populations. Depuis 1994, année où l’hormone de croissance obtenue par
génie génétique fut autorisée pour stimuler la production des vaches
laitières, une véritable épidémie de cancers lymphatiques a frappé les
U.S.A
Ce type de cancer, rare jusqu’alors, tue plus que les cancers
du sein, de la prostate, du pancréas et des organes génitaux réunis.
Les citoyens américains sont devenus, sans le savoir, des cobayes qui
absorbent de l’hormone de croissance à travers les produits laitiers
dont ils consomment 90 milliards de kilos chaque année.
Avec la
passion d’un détective, Cohen, « l’homme anti lait », a mis en évidence,
de façon irréfutable parce que prouvée par des documents officiels, la
façon dont le public américain a été trompé. Au lieu de faire connaître
les facteurs nutritionnels qui créent ou favorisent le cancer, on a
continué à détruire les tumeurs avec la chirurgie et la chimiothérapie.
C’est plus rentable, n’est ce pas ?
Alors
qu’aux U.S.A, du temps de nos parents, explique Cohen, une femme sur
vingt était atteinte de cancer du sein, aujourd’hui une femme sur trois
est touchée!
Quand on pense aux milliers d’enfants souffrant de
leucémie et traités par des chimiothérapies toxiques, on a le cœur brisé
devant tant d’inconscience. Le célèbre Docteur Spock, le pédiatre le
plus connu des U.S.A a écrit sur le dos de couverture du livre de Cohen :
« le lait de vache a été vendu par le passé comme un aliment parfait.
Nous voyons maintenant que ce n’est pas du tout un aliment parfait et le
gouvernement ne devrait pas soutenir ceux qui veulent encore le faire
croire. »
On découvre ainsi que la civilisation moderne (et
surtout les U.S.A, qui en sont le pays phare) est dirigée par des
lobbies dangereux pour la santé publique, lobbies qui ont infiltré les
administrations et trompé le public depuis des années par des publicités
mensongères.
Ainsi, Nestlé, affirme dans sa publicité pour les
produits pour bébés, que « provenant des cultures contrôlées en
permanence par les spécialistes Nestlé, tous ces produits sont exempts
de substances nocives. L’enfant reçoit ainsi, en tout sécurité, une
alimentation dont la densité nutritionnelle correspond parfaitement à
ses besoins ».
Stupéfiantes contre-vérités !
Pourtant certains
des médecins et des scientifiques qui travaillent dans cette grande
multinationale n’ignorent pas les informations que nous citons. Mais ils
sont tenus de garder le silence pour ne pas perdre leur poste. Ainsi,
sont perpétrés les mythes officiels qui correspondent aux impératifs du
profit économique.
Les multinationales de l’alimentation
industrielle et de la chimie existent et prospèrent parce que nous
achetons leurs produits.
Si nous ne voulons pas être sacrifiés sur
l’autel de leur inconscience, il est temps de nous éveiller aux lois de
l’alimentation végétale, variée et vivante, qui permet de vivre en
pleine santé, plutôt que de souffrir sans cesse de constipation,
d’allergies, de douleurs, de raideurs, de cancers, de diabète et de ces
mille et un troubles qui montrent tout simplement que notre organisme
est intoxiqué.
Il faut 5 kilos de lait pour faire un kilo de
fromage, la concentration des hormones contenues dans le lait est
importante. Or, chaque goutte de lait contient 59 hormones différentes,
comme des oestrogènes, de la progestérone, de la prolactine…Pouvez vous
imaginer les effets que ces hormones peuvent avoir sur la santé physique
et mentale des populations ?
Le 40% des aliments consommés par
les américains sont du lait, des produits laitiers sous forme d’ice
cream, de yoghourts, de fromages et autres dérivés. Un kilo de fromage
peut contenir vingt fois la quantité d’hormones qui se trouve dans un
kilo de lait.
Robert Cohen s’est écrié : « le lait, c’est surtout de la colle, des hormones et du pus ! »
Il a même découvert que les végétariens qui consomment des produits
laitiers, les juifs et les musulmans seront étonnés d’apprendre qu’aux
U.S.A, il mangent du cochon sans le savoir ! En effet, la vitamine D2
qui était ajoutée au lait (et qui provenait d’un mélange d’algues et de
bactéries exposé à la lumière ultraviolette) a été remplacée, parce
qu’elle donnait un goût amer aux produits laitiers, par de la vitamine
D3 qui est extraite de la peau ou du cerveau de porcs !
Le lactose
des produits laitiers stimule l’absorption de calcium par l’intestin,
et ce calcium va durcir la paroi des artères, où se déposent déjà le
cholestérol et las acides gras saturés des aliments d’origine
animale. En plus de tous le problèmes décrits, le lait présente une
vraie poubelle puisque la vache concentre tous les pesticides,
herbicides et poisons qui sont contenus dans l’herbe ou les granulés
qu’elle mange.
Pour terminer voici un vidéo du Pr. Henri Joyeux,
cancérologue et chirurgien digestif qui nous explique pourquoi le lait
ne doit pas être consommé.
Un bon récap' trouvé sur le site de Nana-turopathe.com
19 mai 2015
Le printemps est de retour mais pas que…c’est aussi le retour des rhinites saisonnières et les sensibilités aux pneumo-allergènes. Bénin à la base, ces troubles allergique peuvent parfois évoluer vers des formes plus graves comme des chocs anaphylactiques.
L’OMS estime à plus de 400 millions de personnes souffrant de rhinite allergique.
Les allergènes le plus mis en cause dans ce type de problème sont les
pneumo-allergènes sous-entendu les allergènes inhalés. Il est bon de
savoir que la prise en charge de ces troubles est souvent insuffisante
et inadaptée.
La rhinite allergique kesako ?
La rhinite allergique est le résultat d’une réaction exagérée et inappropriée
de notre système immunitaire face à un agent inoffensif de notre
environnement. La rhinite allergique regroupe un ensemble de symptômes
très désagréables et irritants :
Obstructions des voies nasales
Hydrorrhées (nez qui coule)
Rougeurs des yeux et larmoiements
Eternuements à répétition
Maux de tête
Fatigue etc….
Les conséquences sur la qualité de vie et sur les activités
quotidiennes sont importantes jouant même sur les résultats scolaires ou
professionnels. L’installation de cette pathologie se fait en deux temps.
Le premier temps est la mise en contact avec l’allergène. L’allergène
est présenté à tort au système immunitaire. Il est reconnu par les
cellules immunocompétentes. C’est qu on appelle la phase de
sensibilisation. Il s’en suit une production d’anticorps et une
libération de substances irritantes (histamine, éléments d’inflammation,
etc…) qui créent les manifestations allergiques. Dans le cas de la
rhinite, il est constaté un déséquilibre dans l’immunité en faveur de la voie TH2 (productrice d’anticorps). Le système immunitaire perd sa tolérance à l’égard du monde extérieur.
Les Facteurs prédisposants
La rhinite est liés certes à des facteurs génétiques mais aussi environnementaux et au mode de vie.
Les bébés nés au printemps peuvent développer un sensibilité aux pollens à cause de leur immaturité immunitaire. La pollution atmosphérique avec les particules diesel exacerbent les allergies respiratoires.
Le lien moins évident mais bien réel, ce sont les troubles du
microbiote intestinal et de sa relation aux maladies allergiques. Le
déséquilibre de la flore intestinale empêche l’optimisation des
mécanismes de la tolérance oral. Il est aussi capable d’augmenter la
réactivité des anticorps de la voie TH2. L’abus de sucre industriel et les intolérances alimentaires surtout aux produits laitiers de vaches encouragent la dysbiose intestinale. Le stress par le biais de l’augmentation du cortisol peut favoriser la sensibilité à notre environnement.
Conseils naturo pratiques
Pour diminuer la sévérité des symptômes ainsi que le sévérité de la crise :
Pensez au plantain, au romarin et à l’oignon (quercetine).
Extraits de plantes que l’on trouve facilement en gélule. Ces Trois
plantes agissent comme des anti-histaminiques. Ils sont
anti-inflammatoires. Ils améliorent l’ensemble des symptômes et en
particulier les rougeurs et les démangeaisons du nez et des yeux, les
éternuements et le larmoiement.
Modulez le terrain :
Limitez les apports alimentaires de produits
laitiers de vache. Ils sont souvent à l’origine de troubles immunitaires
chroniques. D’autres aliments peuvent ne pas être tolérés par
l’organisme (Ex : les fruits à coque, le soja, les gluten, etc.) Pensez à rajouter des oméga 3 dans l’assiette. La consommation régulière d’huile pression à froid (Colza,
cameline, carthame, etc..) et de poissons gras (sardines,
maquereaux) a un effet protecteur sur les pathologies allergiques. Les
Oméga 3 diminuent la sensibilité aux allergènes et sont aussi très
anti-inflammatoires. L’apport régulier en fruits et légumes apporte un large panel de vitamines et minéraux qui favorisent les réactions épigénétiques source de bonne santé. Rééquilibrez la flore intestinale (le microbiote)
avec des probiotiques. L’équilibrage de la flore intestinale par ces
micro-organismes vivants peuvent prévenir les rhinites, diminuer la
fréquence et l’intensité des symptômes, soutenir la modulation du
système immunitaire en faveur d’un équilibrage entre la voie TH1 et la
voie TH2 Attention à la carence en vitamines D. Elle peut aggraver le dysfonctionnement immunitaire et diminuer la capacité respiratoire. Le magnésium participe à réduire lui aussi l’hypersensibilité de nos cellules aux stimulis extérieurs.
Prenez le temps de vous poser, de vous choyer pour limiter le stress…
Deux choix sont possibles en matière de consommation quand il s’agit de s’alimenter.
Celui des aliments issus de l’industrialisation à outrance avec
l’agriculture productiviste qui produit pas cher avec des rendements
énormes.
Celui des aliments issus d’une agriculture progressivement
raisonnable évoluant vers le bio, la biodynamie, produisant plus cher
avec des rendements faibles.
Si je ne vous en dis pas plus, il est fort probable que beaucoup d’entre vous optiez pour le premier choix.
Pourtant, des différences essentielles apparaissent chaque jour plus nettement. Elles concernent d’abord les moyens mis en œuvre.
Le premier choix a besoin d’une mécanisation intensive et crée peu
d’emplois. Le laboureur est soit masqué et casqué, soit dans une cabine
isolée (parce qu’il ne veut pas respirer ce qu’il donne à la terre),
climatisée, informatisée, avec une machine qui marchera bientôt sans
pilote. C’est le progrès me direz-vous.
Le deuxième choix crée des emplois qu’il faut bien rémunérer, ce qui
se répercute logiquement sur le produit fini. L’idéal est de le vendre à
proximité pour éviter les nombreux intermédiaires qui prennent leur
pourcentage au passage. C’est archaïque, me direz-vous. `
Curieusement, les super et hypermarchés développent des rayons BIO,
mais il est difficile de les conseiller quand on voit des miels bio de
Chine ou des figues bio de Turquie achetés à des prix défiants toute
concurrence, et dont la qualité bio est surtout sur l’étiquette…
Une grande différence est que l’agriculture productiviste utilise des phytosanitaires qui ne sont autres que des chemicals, des produits chimiques, pesticides-insecticides-fungicides dangereux pour la santé humaine.
Evidemment, les industriels ne vous le diront pas, ils vous diront même
l’inverse en affirmant que le choix N°1 est la seule façon de réduire
la faim dans le monde. Belle générosité si elle n’était pas orientée
d’abord vers leurs poches, avec l’aide de la bourse. On se moque de nous en prenant les consommateurs pour des cobayes. Les scientifiques se réveillent quand ils ont vraiment la parole libre. C’est le cas de nombreux ingénieurs agronomes arrivés à la retraite, comme j’ai pu le constater après le Grenelle de l’Environnement auquel j’ai participé.
Mon collègue britannique le Pr. John Beddington (nous avons le même
âge), spécialiste de la gestion des ressources naturelles et « conseiller scientifique en chef » du gouvernement Anglais, a sonné le tocsin.
Dans un discours officiel [2] il estimait :
« le monde, sans de profonds et rapides changements de
comportements individuels et collectifs, va vers un collapsus écologique
et économique global qu’il compare à un ouragan parfait (économique,
social et environnemental), qui se concrétisera vers 2030, donc dans 15 ans.Ce
scénario associe conjointement une crise alimentaire, sanitaire et
sociale, une crise énergétique et une crise écologique majeure
caractérisées par un effondrement brutal des écosystèmes, à l’échelle de la biosphère, c’est-à-dire de la planète toute entière, et dépassant les capacités de résilience écologique de la biosphère (à court, moyen ou long terme). »
Il ajoute :
«Cette situation explosive représente la plus
grande menace pour la stabilité et la paix mondiale qui ait jamais
existé. Des centaines de millions d’hommes et de femmes vivent dans les
régions les plus exposées et n’auront pas d’autre choix que de partir
pour tenter de survivre ailleurs. Les sources de conflits, d’épidémies,
de guerres seront innombrables… et jusqu’à présent l’humanité n’a encore jamais apporté la preuve qu’elle savait gérer ce genre de situation. »
Que faire ? Attendre 15 ans les bras croisés ou réveiller les
consommateurs exploités ? Attendre de voir plus de cancers chez des
sujets jeunes – c’est le cas déjà aujourd’hui – en annonçant aux
familles qu’on ne connaît pas les causes et qu’on les cherche sans les
chercher vraiment ?
Avec le tout-génétique, on a voulu faire mieux que la nature et cela dans tous les domaines de l’humain [3]. La déconstruction de tous les modèles rationnels qui
consiste à tout détruire, pensée par les philosophes brillants –
Dérida, Foucault, Deleuze et bien d’autres – perturbés dans leur vie
intime, obsédés par la mort, valorisés par des médias philosophiquement
incompétents pour suivre la mode, conduit l’humanité au suicide.
Les pesticides de Monsanto et autres lobbies [4] très puissants ravagent notre santé et notre planète
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) basé à Lyon, agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), vient enfin de classer cinq pesticides dont le fameux Roundup, via son principe actif le glyphosate, comme cancérogènes « probables » ou « possibles ».
La prudence exige de minimiser les risques puisque ces produits sont
largement utilisés et répandus dans les environnements agricoles. On qualifie de probable et de possible quand c’est certain. Pour ne « pas faire peur ».
« Le glyphosate, présent notamment dans le Roundup, est classé
cancérogène “probable chez l’homme” (groupe 2A), même si “les preuves
sont limitées” en ce qui concerne la survenue d’un lymphome non
Hodgkinien ou d’un cancer de la prostate »,souligne le CIRC.
Les études d’exposition des agriculteurs menées aux États-Unis, au
Canada ou en Suède, publiées depuis 2001, sont enfin suffisantes pour
modifier la classification, établie en 1991, où le Roundup a été sorti
de la catégorie des cancérogènes pour l’homme (en 1985, une première
évaluation l’avait placé dans les « cancérogènes possibles »). Il
fallait attendre des catastrophes de santé pour oser le dire !
La production et la vente de Roundup ont explosé depuis
l’introduction de cultures génétiquement modifiées (AGM = Aliments
génétiquement modifiés [5]).
En plus de l’agriculture, ce produit fortement toxique est utilisé
dans les forêts et chez les particuliers dans leur jardin pour qu’ils
n’aient pas à se baisser pour supprimer quelques mauvaises herbes.
Le glyphosate a été retrouvé dans l’air, dans l’eau et dans la
nourriture, selon le CIRC qui précise que la population est notamment
exposée lorsqu’elle habite à côté de zones traitées, même si les niveaux
d’exposition observés sont « généralement bas ».
Cette nouvelle classification prend aussi en compte des études expérimentales chez l’animal. Le Roundup est le« désherbant le plus utilisé au monde », souligne l’association Générations futures qui se félicite de cette évaluation « qui reconnaît la dangerosité avérée du glyphosate ».
Les quatre autres sont les insecticides tels que le malathion, le diazinon, le tetrachlorvinphos et le parathion. Les deux premiers sont classés dans le groupe 2A des cancérogènes probables avec, comme pour le glyphosate, des « preuves limitées » dans la survenue des lymphomes non hodgkiniens et des cancers de la prostate pour le premier, du poumon pour le second.
Les insecticides tetrachlorvinphos et parathion, qui
font déjà l’objet d’interdictions ou de restrictions dans de nombreux
pays, ont été classés dans le groupe 2B des cancérogènes « possibles »
au vu des données chez l’animal.
Fin mars de cette année, la revue très reconnue Human Reproduction [6]
affirmait que les pesticides réduisent de plus de 50 % le nombre de
spermatozoïdes (86 millions par éjaculat contre 171 millions). Tout ceci vient enrichir la longue liste des produits démontrés dangereux pour notre santé :
La saccharine, édulcorant artificiel, officiellement
cancérogène pour la vessie qui a été largement et longuement utilisée
dans les sodas et cocas light.
Les PCB (polychlorobiphényles) fluides de refroidissement
pour les transformateurs électriques, les condensateurs et les moteurs
électriques, vrais cancérogènes chez les animaux et l’homme, des
maladies du foie, des troubles neurologiques, (l’autisme) et le cancer.
Le polystyrène, largement utilisé dans les emballages alimentaires dont la production génère d’énormes déchets.
Le DDT, l’insecticide pour lutter contre les moustiques
vecteurs du paludisme, perturbateur endocrinien interdit dans tous les
États-Unis.
La dioxine, l’un des précurseurs de l’agent Orange
s’accumule dans la chaîne alimentaire, principalement dans les tissus
adipeux des animaux et des hommes.
L’Agent Orange, herbicide défoliant largement utilisé
pendant la guerre du Vietnam (400 000 personnes tuées ou mutilées,
500 000 enfants nés avec malformation et impact sur la santé de
3 millions de soldats américains et leurs familles). La formule de
Monsanto avait des niveaux de dioxine bien supérieurs à l’Agent Orange
produit par Dow Chemicals, l’autre fabricant.
L’engrais à base de pétrole, qui tue les micro-organismes bénéfiques à la terre.
Le Roundup, herbicide puissant qui éradique les mauvaises
herbes du jour au lendemain, rapidement adopté par les agriculteurs qui
réduisaient ainsi leur main-d’œuvre trop coûteuse. L’utilisation a
augmenté quand Monsanto a introduit le «Roundup Ready »
(résistant au glyphosate) pour les cultures, permettant aux agriculteurs
de saturer tout le champ en désherbant sans tuer les cultures. Il est
retrouvé dans les nappes phréatiques, les sols, les cours d’eau et même
l’air et de plus en plus dans les aliments. Il a largement tué les
papillons et de très nombreux cheptels d’abeilles.
L’aspartame, commercialisé sous le nom de NutraSweet, faux
sucre dangereux à la longue pour les reins, le foie et même le cerveau,
fortement présent dans tous les produits dits light.
L’hormone bovine de croissance (rBGH = Somatotropin = Hormone de croissance), injectée
aux vaches laitières dopées pour produire plus de lait. Ainsi elles
développent des pis gonflés, des mammites dont le pus se mélange au
lait, imposant l’utilisation des antibiotiques. Les laits contenant les rBGH sont largement suspectés d’être en cause, chez l’humain, dans l’apparition de cancers du sein, de la prostate et du côlon.
Les cultures/OGM génétiquement modifiés, avec les graines conçues pour résister au Roundup.
Monsanto attaque évidemment toutes les études scientifiques en
inondant – jamais gratuitement – les médias avec des demandes
reconventionnelles d’organismes « indépendants », des scientifiques, des
associations industrielles, des blogs, des médias sociaux parrainés, et
des articles d’entreprises de relations publiques « privées » toutes
créées, financées et dirigées par la multinationale [7].
J’ai été fort étonné de voir récemment la Ligue contre le Cancer
valoriser les pesticides pour la santé. Je m’interroge quant à l’origine
de tels écrits pour une organisation très riche qui en est encore au
tabac et à l’alcool parmi les facteurs de risques de cancer.
Les semences Terminator, destinées à produire des graines
stériles, ce qui impose d’en racheter chaque année. Cette semence n’est
pas vendue sur le marché, mais Monsanto demande aux agriculteurs de
signer un contrat pour ne pas conserver ou vendre les semences d’une
année sur l’autre, ce qui les oblige à acheter de nouvelles semences.
Selon Organic Consumers Association :
« Il y a une corrélation directe entre notre approvisionnement en
produits génétiquement modifiés et les 2 milliards de dollars que les
États-Unis dépensent chaque année pour les soins médicaux, à savoir une
épidémie de maladies chroniques liées à l’alimentation. À la place des fruits, légumes, graines et animaux nourris à
l’herbe bons pour la santé, les élevages industriels américains et les
transformateurs alimentaires produisent une surabondance de malbouffe
génétiquement modifiée qui provoque des maladies cardiaques, des
accidents vasculaires cérébraux, le diabète et le cancer, soutenus par
des subventions d’Etat, tandis que les agriculteurs biologiques ne
reçoivent pas de telles subventions. »
La science manipulée n’est pas synonyme de bien commun, sauf pour les
lobbies milliardaires, aux dépens d’une population manipulée,
exploitée.
L’excellent film produit en France par Jupiter La Santé dans l’assiette [8]doit
entrer dans toutes les familles. J’ai plusieurs fois animé des soirées
après la projection de ce film et me suis rendu compte de l’impact
majeur des informations qu’il apporte.
Il est urgent de trouver des solutions alternatives écologiques et de santé
Ces solutions existent. Elles sont créatrices d’emplois pour les
jeunes, qui resteront en bonne santé. De plus en plus de jeunes couples
s’installent et développent des produits d’une agriculture menée de
manière écologique, biologique, biodynamique et développent de plus en
plus la permaculture [9].
Ils mettent leurs produits sur les marchés de proximité, créent des contacts fructueux en termes humains et économiques.
Nul doute que nous ne pouvons plus nous laisser faire et manipuler
par des exploiteurs qui pénètrent le monde des décideurs politiques dans
les ministères, des représentants que nous avons élus de gauche comme
de droite, à Paris et de plus en plus à Bruxelles. Ils ne sont pas au
service du bien commun, de la collectivité.
Informer de plus en plus et de mieux en mieux, en organisant des journées spécifiques comme celle du 27 septembre prochainTransitionCitoyenne.org ou la journée Européenne d’action le 11 octobre CollectifStopTafta.org devient une nécessité.
Ecoutez aussi mon excellent collègue de l’université de Caen, le Pr Gilles-Eric Séralini dans l’émission La tête au carré sur France Inter : « OGM, pesticides et poisons cachés »
L’étude du CRIIGEN qu’il a menée, publiée en janvier 2014, précise
que le Roundup en tant que tel n’a jamais été évalué avec ses adjuvants
qui le rendent des centaines de fois plus nocif que sa substance active
le glyphosate. Donc, si le glyphosate est maintenant considéré comme
“cancérigène”, qu’est-ce que cela doit être pour le Roundup ? Ceci sans
parler des effets cumulatifs et des effets cocktails qui, évidemment, ne
sont pas évalués [10].
Consommateurs, pas cobayes !
Nous voulons la transparence concernant les OGM et AGM, que les
produits soient étiquetés clairement et pas en caractères illisibles
sans une loupe qui devrait être exigée à l’entrée des supermarchés.
Faudra-t-il confier l’enquête à Médiapart ? Pourquoi pas !
J’ai signé la pétition « Consommateurs pas cobayes ! ». Nous
sommes déjà 150 000 mais devrions être des centaines de milliers, aller
jusqu’au million de signataires. La campagne continue sur ConsommateursPasCobayes.com
Agir ensemble et autour de soi est devenu déterminant pour l’avenir !
Mes prochaines conférences sur ces sujets auront lieu à Toulon et Nice respectivement, les 4 et 5 juin prochain.
Professeur Henri Joyeux Sources :
[1] « Consommateurs pas cobayes ! » campagne-pétition pour un
moratoire sur l’importation des OGM et du Roundup en application du
principe de précaution, en cours d’étude à la Direction Générale de la
Prévention des Risques au Ministère de l’Ecologie – à lire et signer
sur www.consommateurspascobayes.com
[2] Devant des ONG environnementales et des responsables politiques en mars 2009
[3] Je viens de terminer la lecture du livre posthume du grand philosophe Jean François Mattéi « L’Homme dévasté » et je lis en ce moment celui d’un autre grand philosophe, Rémi Brague « Le Règne de l’Homme – Genèse et échec du projet moderne ». Ils feront l’objet d’une prochaine lettre.
[4] Monsanto aux USA, Syngenta AG en Suisse, Bayer Cropscience en
Allemagne, Dow chemical USA et France avec sa filiale Agrosciences,
DuPont de Nemours en France avec sa filiale Pioneer Hi-Bred
International , Cargill USA et France, Glencore International
AngloSuisse, Bunge aux USA, Limagrain en France et BASF en France.
[5] En 2015, 46 variétés de plantes transgéniques sont autorisées dans
l’Union européenne pour l’alimentation humaine et animale, dont
26 variétés de maïs. Au total, le Colza résistant aux pesticides, le
blé, le soja, la canne à sucre, le maïs insecticide (Bt–corn), le coton,
le riz d’or chargé en vitamine A sans réfléchir aux surcharges en
vitamine A délétères pour le foie, les tomates de longue durée contenant
des gènes résistants aux antibiotiques qui peuvent se transmettre à
l’homme. On nous prépare fraises, ananas, poivrons et bananes
génétiquement modifiés pour qu’ils restent frais plus longtemps et sans
goût.
[6] Is dietary pesticide exposure related to semen quality ? Positive evidence from men attending a fertility clinic, Hagai Levine and Shanna H. Swan
[7] Nombre de vice-présidents et de conseillers juridiques de Monsanto
occupent actuellement des postes à la FDA. Clarence Thomas, ancien
avocat de Monsanto, maintenant juge à la Cour suprême, statue en faveur
de Monsanto dans chaque affaire portée devant lui.
[8] La santé dans l’assiette est un film de Lee Fulkerson avec Caldwell Esselstyn, T. Colin Campbell. Bande-annonce VF – AlloCiné –
[9] Elle se définit comme « un art de vivre qui associe l’art de
cultiver la terre pour la rendre fertile indéfiniment avec l’art
d’aménager le territoire. Elle n’est pas un mode de pensée mais un mode
d’agir qui prend en considération la biodiversité des écosystèmes »
[10] Bio consomacteurs provenceLa Lettre du Professeur Joyeux est un service d’information
indépendant sur la santé, spécialisé dans la prévention des maladies
auprès du grand public et des familles.Rendez-vous ici pour vous inscrire gratuitement.
La pratique de la méditation ("mindfulness") rencontre un succès
croissant en entreprise, à l'exemple des sociétés high tech de la
Silicon Valley. S'asseoir en tailleur, le dos droit, sans penser à rien
permet-il seulement de gérer son stress ?
Fabrice Midal, qui publie
"Comment la philosophie peut nous sauver: 22 méditations décisives" (éd.
Flammarion), la pratique et l'enseigne depuis des décennies. Selon lui,
qui a fondé l'Ecole occidentale de méditation, loin d'être une simple
mode, la méditation, qui touche à l'essentiel de l'être humain, est une
réponse à l'évolution de nos sociétés modernes. Entretien.
Fabrice Midal : "Quand j'enseigne la
méditation en entreprise, je m'aperçois que les gens apprécient qu'on
leur parle de cette dimension de leur existence qu'est l'attention. Ils
n'ont pas besoin d'un nouvel outil, avoir de nouveaux outils est
d'ailleurs une obsession spécifique de nos sociétés. " (Crédits : Nathalie Seroux/Flammarion)
Propos recueillis par Robert Jules
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mots
La Tribune - La pratique de la méditation est désormais enseignée dans les entreprises, et pas seulement dans celles de la Silicon Valley. Qui aurait pu prévoir cela?
C'est
devenu en effet un phénomène stupéfiant. Je me rappelle qu'après m'être
engagé dans la méditation, encore étudiant, il y a 25 ans, je n'osais
le dire à personne tant le phénomène était inconnu et semblait étrange.
Je n'aurais jamais imaginé à l'époque que je me retrouverais un jour à
parler de cette pratique dans des grandes sociétés comme Google ou
Orange... Et non seulement, elle a fait son entrée dans les
entreprises, mais aussi dans les hôpitaux où elle a montré sa capacité à
soigner les troubles anxiogènes et à soulager la douleur. Ses effets
ont fait l'objet d'explorations scientifiques. En outre, en particulier
dans les pays anglo-saxons, elle a été largement introduite dans les
écoles et l'ensemble du système éducatif avec des résultats là aussi
probants.
La Tribune - Quelles sont les raisons d'un tel succès ?
J'en
vois principalement trois. La première est que depuis dix ans, la
méditation fait l'objet, notamment du côté des neurosciences, de
recherches scientifiques rigoureuses et précises, qui mesurent
l'activité du cerveau durant la pratique. On comprend mieux ce qui se
passe et la manière dont cette discipline agit et nous permet de
transformer le cerveau. De plus, des enquêtes empiriques menées sur des
patients en grand nombre, sous la forme de tests réguliers, de
vérifications... montrent qu'elle a des effets thérapeutiques bénéfiques
et fiables. Ainsi, par exemple, elle évite la rechute de la dépression
dans 50% des cas, et réduit le recours systématique aux médicaments. La
méditation n'a donc plus rien à voir avec le discours pseudo-mystique
des adeptes du New Age.
Par ailleurs, elle est présentée
aujourd'hui de façon précise et rigoureuse, loin de tout folklore.
Quand je l'ai découverte, elle se pratiquait dans un cadre oriental,
majoritairement bouddhiste. Une nouvelle génération de pratiquants
occidentaux, notamment américains comme Jack Kornfield, John Kabat Zinn ou Sharon Salzberg,
l'ont démocratisée avec un rare talent. L'idée de pratiquer une
méditation occidentalisée sans aucune connotation religieuse participe à
cet engouement. Si aujourd'hui mon travail sur la méditation est
reconnu, c'est parce que je l'ai confronté à d'autres disciplines
occidentales depuis une quinzaine d'années. Ce qui m'importe c'est
d'éviter tout folklore et d'aller au cœur de la pratique, de montrer
comment s'y consacrer, comment elle peut réellement transformer nos
existences. Et pour ce faire, il faut être simple, concret et précis.
La Tribune - Et la troisième raison ?
Elle
est d'ordre plus philosophique. La pratique de la méditation dévoile
l'illusion d'une pseudo-rationalité qui s'impose partout dans nos
sociétés. Par exemple, il existe en médecine une tendance à traiter le
patient comme une pathologie en oubliant complètement de considérer la
personne. C'est lourd à vivre.
Pour les troubles de l'angoisse,
cette attitude où seul serait prescrit des médicaments sans aucun autre
accompagnement est inquiétante. Si la méditation entre aujourd'hui de
manière significative dans nombre d'hôpitaux et de cliniques
psychiatrique, c'est d'abord, je crois, par un refus de nombreux
psychiatres à ce tout chimique qui nie leur rôle.
Ce problème se
retrouve dans le fonctionnement des entreprises. Aujourd'hui, l'ouvrier,
ou l'employé, comme le manager affrontent, chacun à leur niveau, des
situations complexes pour lesquelles l'application d'un logique
gestionnaire reste insuffisante.
La méditation a ici trois
vertus. D'une part, elle nous permet de retrouver un rapport à l'ampleur
de la richesse du réel, à ne pas le réduire à quelques facteurs. Nous
avons peur de la complexité, or il nous faut
l'apprivoiser. Deuxièmement, la méditation nous apprend à retrouver un
rapport d'attention et de présence. Or nous ne savons plus faire
attention. Et il s'agit là d'un défi majeur à relever au cours des dix
prochaines années. Savez-vous qu'un adolescent américain envoie en
moyenne 100 SMS par heure de veille, ou encore que nous contrôlons nos
emails toutes les 7 minutes ? Notre attention est ainsi de plus en plus
fragmentée. Nous passons sans cesse d'une tâche à une autre.
Paradoxalement,
dans le même temps, nous savons être concentrés, capables d'être
totalement focalisés sur la réalisation d'une seule tâche : rédiger un
email, monter ce dossier... Or cela n'est pas tenable à long terme, car
l'efficacité d'une telle concentration se paie en retour par un niveau
de stress lié à un état de tension extrême. La méditation nous apprend
un état d'attention ouverte, qui loin d'épuiser nous ressource et nous
rend vraiment disponible. Non seulement donc nous avons perdu notre lien
à l'attention, mais nous ne savons plus qu'elle s'apprend.
Si
votre enfant renverse et casse un vase, vous lui dites : « Pourquoi tu
n'as pas fait attention ». L'enfant répond qu'il n'a pas fait exprès. Le
manque d'attention n'est donc pas quelque chose de conscient. Au
contraire, cela se travaille, en particulier à travers la méditation, où
l'on fait attention sans tomber dans la concentration. On devient
présent, disponible, à l'entièreté de la situation. De plus en plus de
gens réalisent aujourd'hui que sans cette modalité de l'attention, on va
droit dans le mur, individuellement et collectivement.
Ce n'est pas facile car, comme l'a vu la philosophe Simone Weil,
l'attention ne dépend pas d'un acte de la volonté mais d'une ouverture à
l'inconnu, qui n'a rien de commun avec un contrôle rationnel.
Ce
n'est pas un hasard si les entreprises qui rencontrent le succès,
notamment celles de la Silicon Valley, cherchent à remettre en cause
tous ces protocoles qui nuisent à leur innovation, à leur créativité et
leur inventivité. Il faut donc comprendre que la méditation ne se réduit
pas à la recherche de bien-être, son enjeu est bien plus radical, elle
touche à une dimension profonde de l'être humain, à nous aider à
retrouver un sens de liberté, de confiance et de capacité à prendre des
décisions plus justes.
La Tribune - Vous êtes d'ailleurs assez critique sur cette notion de bien-être dans la méditation ?
Oui,
parce que c'est trop étroit. La méditation ne donne pas un peu de
bien-être mais nous transforme profondément. S'y consacrer est en ce
sens un défi. C'est difficile mais libérateur. Je raconte dans Frappe le ciel, écoute le bruit, ce que 25 ans de méditation m'ont appris
(Les Arènes) comment personnellement elle m'a transformée. Elle ne m'a
pas appris à vivre dans le bien-être, mais à être un peu plus humain, un
peu plus courageux, un peu plus libre.
En réalité, on inverse
complètement le problème. Pour se sentir bien dans sa vie et dans le
monde, il faut que nous soyons dans une situation juste. Ce n'est pas en
cultivant le bien-être que nous allons y arriver, mais à oeuvrant
concrètement à changer les situations où nous vivons. Le discours sur le
bien-être est une démission.
Enfin, cette approche est bien trop
narcissique et égocentrique. Or la méditation à un rôle social majeur à
jouer. Si je m'y consacre et je l'enseigne, c'est pour rendre ce monde
un peu plus habitable.
Mais il faut aussi que j'ajoute ceci. Pour
surfer sur la mode, tout un discours en vogue veut en faire un simple
outil d'augmentation de la productivité et de la rentabilité. «Méditez,
vous serez plus efficace, plus zen, plus cool et efficace». C'est non
seulement niais mais surtout profondément dangereux car ce discours
simpliste et démagogique suggère qu'il faut être toujours plus productif
en dominant ses affects, ses émotions. Après notre force de travail, on
exigerait désormais la disponibilité de tout notre être à chaque
instant pour améliorer la rentabilité. La méditation ne consiste pas à
gérer son stress ou quoi que ce soit. D'abord le mot « gérer » est
révélateur de l'utilisation d'un vocabulaire économique hors de son
contexte. On gère son compte en banque ou son entreprise mais on ne gère
pas ses émotions, ou encore des êtres humains. Ne pas faire la
différence est à la source d'une incroyable violence qu'il faut dénoncer
et non encourager. Je déplore que nombre de personnes présentent la
méditation en entreprise dans cette perspective. Je le répète, cela ne
marche pas, cela n'est pas bénéfique et cela ne peux que décourager ceux
qui voudraient s'engager véritablement dans ce chemin
extraordinairement libérateur.
Car au fond, qu'est-ce que
méditer ? C'est prendre le risque inouï d'être ouvert sans condition à
l'inconnu du moment présent. C'est tout simple et très profond : je me
pose pour être vraiment disponible à ce qui est, sans préconceptions,
sans peurs. Or si je méditais pour maîtriser les choses, je défigurerais
à la racine la pratique de la méditation, qui a des effets profonds
parce que paradoxalement elle ne sert à rien. A force de vouloir tout
contrôler, on ne contrôle rien, et on défigure la vie. On perd toute
confiance.
Ce sont précisément les entreprises qui prennent des
risques, qui inventent d'autres attitudes, qui font confiance à la
dimension humaine de créativité, qui vont de l'avant et sont créatrices
de richesses. La Tribune - Vous voulez dire que nous
nous fermons à de nouvelles possibilités en voulant nous assurer une
sécurité permanente...
Absolument, car si l'on n'innove
plus, on meurt. Et c'est la même logique pour l'individu. La dépression
est devenue la maladie sociale majeure des Occidentaux parce que le
stress, le « burn out » correspondent à une coupure profonde des êtres
humains de leur propre être. Ils n'ont plus l'espace pour être.
Méditer,
ce n'est pas tuer l'humanité en soi, notre propre vulnérabilité, pour
correspondre à un modèle abstrait de comportement, mais c'est au
contraire sauvegarder notre humanité, la libérer.
Au fond, la
méditation nous permet de réapprendre un sens de présence et
d'attention, qui nous ouvre à l'aventure et au risque — c'est-à-dire à
la vie.
La Tribune - Et c'est donc là que se situe la différence dont vous parliez entre attention et concentration ?
Oui.
Quand je suis concentré, par exemple quand je réponds à mes emails, je
ne pense à rien d'autre, je suis complètement focalisé sur ça, et dans
une telle situation je suis tendu. Au contraire, méditer, c'est être
présent corporellement, être attentif au contexte. Les enfants sont très
concentrés quand ils jouent aux jeux vidéos. En revanche, si on leur
demande de lire avec attention un texte, ils s'ennuient rapidement car
ce n'est pas immédiatement efficace. Or il faut leur apprendre la joie
de l'attention qui peut leur faire découvrir des choses qu'ils ne
connaissaient pas.
Quand j'enseigne la méditation en entreprise,
je m'aperçois que les gens apprécient qu'on leur parle de cette
dimension de leur existence. Ils n'ont pas besoin d'un nouvel outil,
avoir de nouveaux outils est d'ailleurs une obsession spécifique de nos
sociétés. Ce n'est pas d'outils dont on manque, mais de présence. La
méditation n'est pas un outil de plus, mais une façon de donner
naissance à un autre regard, une autre attitude.
C'est toute la
différence, par exemple dans un l'hôpital, entre l'infirmier qui
administre son médicament au malade, faisant ainsi consciencieusement et
efficacement sa tâche, et celui qui fait la même action en s'adressant à
lui comme à un être humain, un geste qui peut participer à son
rétablissement. On commence en effet à comprendre que cette qualité
d'attention change tout. C'est cela que les Anglo-Saxons nomment la « Mindfulness »
qu'on traduit de manière absurde en français par « pleine conscience »
(« consciouness). Or il ne s'agit pas d'être conscient des choses mais
d'être avec les choses. Quand je discute avec vous, je suis attentif à
ce que vous dites mais aussi à d'autres aspects de la situation comme la
façon dont vous êtes assis, le ton de votre voix... Je ne cherche pas à
avoir conscience de vous — ce qui serait au fond assez claustrophobique
et peu naturel — mais d'être avec vous et en rapport à ce qui nous
rassemble.
La Tribune - L'objet de votre dernier
livre, "Comment la philosophie peut nous sauver" (éd. Flammarion),
est de montrer que la tradition de la philosophie occidentale contient
déjà en elle, pour qui sait la lire, ce qui fait l'essence de la
méditation...
Oui, car la méditation nous garde dans
l'ouvert, dans un questionnement, une disponibilité, une curiosité. Or
il y a là quelque chose de commun avec la philosophie depuis son
commencement. Que fait Socrate ? Il vient sur la place publique, et dit
aux uns et aux autres vous croyez que vous savez tout, et bien on va
voir si c'est aussi solide que ça. Et il pose des questions.
Dans
les dialogues que nous avons de lui écrits par Platon, Socrate
n'affirme du coup rien de définitif. Il nous guide pas à pas jusqu'à ce
que nous abandonnions notre désir de comprendre, de nous en sortir. Il
nous laisse exténué... nous ne savons plus que faire. Le dialogue
s'achève sans résultat. Et pourtant tout a changé !
Et ce que
l'on tend à prendre pour un échec est en réalité l'espace même de la
philosophie. Une expérience qui libère — et qui nous sauve d'un certain
enfermement idéologique et doctrinaire.
Dans ce livre, je
n'aborde pas la pratique de la méditation que nous évoquons ici,
j'examine le sens même du questionnement philosophique qui me semble
trop dénaturé.
Notre société donne partout la parole à des
experts qui savent mais oublient la dimension du questionnement. Au
fond, le philosophe, lui, ne sait rien, il n'est pas un expert de plus.
Socrate les dénonçait d'ailleurs en son temps, il les appelait des
sophistes. Descartes critique également la rhétorique des experts de son
époque, qui étaient les théologiens — les maîtres de la « scolastique »
-- et Emmanuel Kant dit vouloir se réveiller du « sommeil dogmatique »
où il est enfermé. L'histoire de la philosophie est parcourue par un
courant qui vise à se libérer d'un savoir qui s'impose partout mais
n'est au fond pas assuré.
Or trop souvent la philosophie apparaît
comme une discipline ultra-intellectuelle, coupée de l'expérience. J'ai
écris ce livre pour revenir à l'expérience dont chaque philosophe
parle. Je crois que notre monde à besoin de la philosophie, parce
qu'elle a besoin de sortir des idées toutes faites.
La Tribune - Vous dénoncez en ce sens le culte actuel des experts ?
Oui,
en ce qu'il est irrationnel ! Les rois au XVIe siècle demandaient aux
astrologues ce qu'ils devaient faire, aujourd'hui, nos gouvernements le
demandent aux experts. Or leurs prévisions sont systématiquement
démenties par la suite. Personne n'avait prévu les attentats du 7
janvier dernier ou encore la crise financière des subprimes. Il y a un
élément de complexité du réel que l'on refuse de prendre en compte. Il
faudrait que tout soit prévu, au contraire c'est en ayant un rapport à
la complexité du réel qu'on répond rationnellement à la situation.
La Tribune - C'est le fameux Cygne noir, qui symbolise l'imprévisible... C'est le Cygne noir
(ouvrage de Nassim Nicolas Taieb, best-seller international, paru en
français aux éditions les Belles Lettres, NDE) ou encore le travail
pionnier et lumineux du Nobel d'économie Daniel Kahneman, qui montrent combien nos sociétés refusent d'admettre l'imprévisible, l'événement qui bouleverse tout.
C'est
étrange mais aujourd'hui au nom d'une prétendue exigence de
rationalité, on confond une loi statistique avec une loi scientifique.
Mais la loi de la chute des corps n'est pas une loi statistique. Et ce
que nous devrions interroger dans des statistiques, c'est ce qui y
échappe. La Tribune - L'éthique d'Aristote que vous évoquez va dans le même sens...
Oui,
c'est un point clé du livre. L'être humain est hanté par la question
éthique. Pour tout être humain, prendre une décision, faire quoi que ce
soit, dire une parole, engage. Cette exigence qui est le cœur de toute
éthique est cependant le plus souvent escamotée.
Notre rapport à
l'éthique est même aujourd'hui tout de travers. Il est à la mode de
parler d'éthique, mais il s'agit d'une éthique normative, à l'exemple de
notre Comité d'éthique qui
fournit des règles et des recommandations sur ce que l'on doit faire et
ne pas faire. Pour nous, l'éthique se réduit ainsi à dire puis à faire
ce qui est permis et ce qui, au contraire, ne le serait pas. Si nous en
reconnaissons la nécessité, nous ne la prenons pas au sérieux.
L'immoralité nous semble plus en prise avec la réalité et donc souvent
plus pragmatique et désirable. Nous avons ainsi perdu de vue la
dimension éthique originaire que les philosophes ont su penser et que je
crois indispensable de retrouver — et qui est tout aussi loin de la
moralité que de l'immoralité.
L'éthique, nous dit Aristote, ne consiste nullement à déterminer ce que j'ai ou non le droit de faire, mais à découvrir une juste façon d'être.
En ce sens, elle nous engage à agir de la manière la plus juste et
authentique possible — ce qui se décide à neuf à chaque fois.
J'y
insiste. L'éthique ne repose pas, comme nous le croyons à tort, sur une
décision bonne ou mauvaise, mais sur la tension entre un trop et un
trop peu. Il n'y a pas de science de l'éthique, seulement un art de
l'éthique. Si on prend une situation dramatique, comme par exemple celle
de vivre à l'époque du nazisme, personne n'a refusé l'ignominie par une
décision scientifique. Comme le précise Aristote, l'éducation c'est de
savoir quand il est nécessaire d'avoir des preuves — c'est le domaine
scientifique — et là où cela n'est pas possible. Le domaine éthique.
Notre
difficulté est de penser comment faire. Ici aussi Aristote est
éclairant : il s'agit d'un juste milieu — c'est ni trop, ni pas assez,
ni la lâcheté, ni la témérité. Or ce juste milieu, acmé de la justesse,
est toujours à reprendre. Et on est d'autant plus éthique qu'on n'est
pas sûr de l'être. Les salauds, eux, sont toujours convaincus d'avoir
raison et ne regrette jamais rien. Regardez Eichmann, qui se sent dans son bon droit puisqu'il a obéi aux ordres.
Dans un univers économique perpétuellement changeant, le dirigeant
d'entreprise comme le citoyen doit s'ajuster en permanence. Et
s'ajuster, c'est proprement apprendre à être juste — voilà l'éthique.
Et elle s'apprend !
La Tribune - Il s'agit, comme dans la méditation, d'être ouvert ?
Oui,
la méditation, en nous mettant en rapport avec notre propre être et en
nous disposant à être au monde, nous permet d'apprendre cet art — qu'est
l'éthique.
La Tribune - Descartes a d'ailleurs
écrit lui même des « Méditations métaphysiques », on ne fait pas
toujours le rapprochement avec la méditation d'origine orientale mais
c'est pourtant le même mot...
Ce n'est pas un hasard.
Méditation a pour racine « med » que l'on retrouve dans médecin et qui
veut dire prendre soin. Méditer c'est être avec quelque chose, s'ouvrir à
quelque chose. Je ne dis pas évidemment que la méditation de présence attentive
(Mindfulness) est la même chose que la méditation chez Descartes. Mais
il y a le souci commun de faire une expérience plutôt que d'être dans
une pure conceptualisation abstraite. Or on ne s'ouvre au monde qu'en
faisant une expérience. Au fond, les méditations de Descartes, son
Cogito (« Je pense, donc je suis »), offrent une expérience inouïe sur
que veut dire : être un être humain. C'est là le génie de Descartes. Je
ne suis ouvert à quoi que ce soit qu'en étant présent au fait que je
sois.
Je propose d'ailleurs dans le livre 22 méditations qui sont autant de manière de faire une expérience réellement philosophique.
La
Tribune - Bien loin d'une réflexion sur le bien-être ou l'hédonisme,
vous rappelez que la philosophie est une méditation sur la souffrance ?
Oui,
elle est méditation de la souffrance, mais aussi de l'injustice, en
réalité de tout ce qui menace partout la dignité de l'être humain ou,
pour le dire philosophiquement, l'être même de l'être humain.
Aujourd'hui, la philosophie est pour une majorité de gens un élément
culturel, permettant d'avoir un vernis mondain. Connaître un peu de
philosophie, cela fait chic. Quand à la méditation, c'est perçu comme un
exercice égocentrique pour bobos permettant de trouver son confortable
petit bonheur.
C'est monstrueux d'en arriver là car la
philosophie est une interrogation radicale et profonde sur ce qui est
inhumain dans notre monde. Socrate fut mis à mort par les Athéniens.
Aristote ne dut son salut qu'à sa fuite hors d'Athènes. Spinoza fut
exclu de la Synagogue et la légende raconte qu'il échappa de peu au
meurtre. Descartes, pour fuir les théologiens de la Sorbonne, se réfugia
en Hollande alors plus libérale que la France où l'on brûlait encore
ceux qui remettaient en cause le pouvoir de l'Eglise. Le philosophe
n'est pas l'homme qui vient faire le singe à la télévision mais celui
qui pose des questions décisives sur ce que personne ne veut plus
regarder, sur ce qui menace aujourd'hui notre humanité.
Fabrice Midal "Comment la philosophie peut nous sauver : 22 méditations décisives", éditions Flammarion, 304 pages, 19 euros. L'Ecole occidentale de méditation
Sleeping, 2012, RelaxingMusic via FlickrCC Licence by
Une étude internationale vient d’apporter une
nouvelle preuve des changements intimes (à l’échelle moléculaire) que
peut induire une forme de méditation. Cette pratique pourrait être
utilisée à des fins thérapeutiques contre les mécanismes inflammatoires.
C’est une nouvelle preuve des changements que la
pratique de la méditation provoque au niveau moléculaire. Elle vient de
nous être fournie par un groupe de six chercheurs travaillant aux
universités du Wiconsin-Madison, Barcelone et Lyon. Tous tentent de
comprendre par quelles voies la méditation pourrait avoir des effets
bénéfiques pour la santé. Des approches similaires avaient déjà fourni
des résultats positifs concernant l’hypertension artérielle ou l’anxiété.
De l’avis de ses auteurs il s’agit ici de la première étude mettant
en évidence des modifications aussi rapides de l'expression de gènes
–des gènes déjà connus pour être les cibles de médicaments
anti-inflammatoires et antidouleur. Ces résultats pourraient ainsi
ouvrir la possibilité d’interventions non médicamenteuses des troubles
inflammatoires. Les résultats sont à paraître dans la revue Psychoneuroendocrinology (1).
Mindfullness
On parle ici de méditation «pleine conscience». De quoi s’agit-il? «D’une
approche dans laquelle on apprend à modifier sa propre attitude face,
notamment, aux symptômes de la dépression – et non d’une énième
technique curative visant à éliminer ces symptômes, peut-on lire par ailleurs sur planetesante.ch
(Marina Casselyn, Dr Guido Bondolfi). Dans une situation engendrant de
la peine ou de la douleur, nous avons tous, d’habitude, deux types
d’attitudes automatiques: soit tenter d’éviter la souffrance, soit
essayer de la contrôler. Or, chez les personnes ayant déjà souffert de
dépression, ces deux réactions automatiques facilitent les rechutes. Et
alors, comment s’y prendre? C’est pour répondre à cette question qu’ont
été développées des pratiques méditatives appliquées à des problèmes
psychologiques, comme alternative aux traitements antidépresseurs de
longue durée. La méthode de la pleine conscience, ou mindfulness, est un
entraînement de l’esprit pour focaliser son attention,
intentionnellement, sur les sensations douloureuses avec bienveillance,
voire avec curiosité.»
Huit heures de pratique
Les chercheurs expliquent avoir exploré
quelques-uns des impacts biologiques d’une journée de huit heures de
pratique intensive de cette méditation de pleine conscience. Ils l’ont
fait sur un groupe de dix-neuf personnes déjà rompues à cet exercice.
Ils ont fait de même sur un groupe de vingt et une personnes qui ne
l’étaient pas (groupe contrôle) et qui se sont livrées à des exercices
de simple relaxation. Les explorations ont porté sur l’expression de
certains marqueurs des rythmes biologiques ainsi que sur l’expression de
certains gènes. Ces analyses ont été faites dans des cellules du sang
circulant (cellules mononuclées) qui ont été prélevées avant et après
les exercices.
Après cette unique intervention de méditation les chercheurs ont
détecté différentes modifications biologiques. Celles-ci portent
notamment sur une réduction de l’expression des gènes directement
impliqués dans les processus inflammatoires (RIPK2 et COX2). D’autres
modifications sont observées concernant le maintien des concentrations
sanguines en cortisol. Ces phénomènes génétiques et moléculaires ne
concernaient que les personnes du premier groupe. Il s’agit là, pour les
auteurs de ce travail, d’une traduction biologique des effets de la
pratique de cette méditation.
Dimension thérapeutique
C’est aussi selon eux la première étude à démontrer des modifications
aussi rapides de l'expression des gènes dans de telles circonstances.
De plus, ces modifications interviennent au niveau de l’activité de
gènes ciblés par les médicaments anti-inflammatoires et analgésiques.
Cette forme de méditation «pleine conscience» pourrait ainsi trouver
pleinement sa place en tant qu’intervention à visée thérapeutique sur
les processus inflammatoires.
Pour les auteurs il est clair, au vu de ces résultats, que nos gènes
sont nettement plus plastiques dans leur expression que ce que peut
laisser supposer une vision traditionnelle de la machinerie génétique.
Une modification volontaire de notre fonctionnement cérébral (comme
cette forme de méditation) peut avoir des conséquences biologiques qui
pourraient être utilisées à des fins médicales.
(1). Un résumé (en anglais) de ce travail est disponible ici; et un résumé plus technique ici. Jean-Yves Nau
Matthieu Ricard, le moine interprète du Dalaï-Lama pour la langue française, nous présente les bienfaits de la méditation pour mieux gérer le stress dans la vidéo ci-dessous.
Il nous explique notamment comment la méditation sur l’amour
altruiste lui donne chaque jour la force et la joie d’agir pour un
monde meilleur.
Méditation et gestion du stress
L’interview de Matthieu Ricard sur une meilleure gestion du stress grâce à la méditation par Radio-Canada.ca :
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D. E.T. O. X. Cinq lettres qui, depuis plusieurs années,
squattent les Unes des magazines féminins à l’approche des fêtes de fin
d’année ou des congés estivaux, nous promettant un corps plus sain et un
dynamisme retrouvé. Mais concrètement, en quoi consiste une détox ?
Quand faut-il la pratiquer ? Pendant combien de temps ? Et surtout,
quels aliments faut-il privilégier ou bannir ? Éclairage.
Encouragée par votre collègue de bureau à l'hygiène de vie irréprochable, vous avez décidé de vous lancer dans une cure détox
dès la fin de la période des fêtes ? Avant de vider votre réfrigérateur
de tous les aliments transformés qu'il contient et de les remplacer par
des fruits et légumes bio, prenez 3 minutes pour apprendre tout ce que
vous devez savoir sur le principe et les bénéfices de cette diète.
Une détox : pour quoi faire ?
Si la cure détox est particulièrement plébiscitée après les fêtes de fin d'année - et les excès qu'elles impliquent -, c'est qu'elle permet de se « décrasser » les intestins mais aussi de bénéficier d'un regain d'énergie et de se protéger contre les infections. En effet, cette diète light élimine les toxines accumulées
dans l'organisme en raison d'une alimentation anarchique, trop riche en
sucres, gras, alcool, etc. Autant de déchets pour l'organisme qui
peuvent être responsables d'une fatigue persistante, de maux de tête,
d'insomnie ou encore de problèmes digestifs et dermatologiques.
Quels aliments privilégier ?
Une détox réalisée dans les règles de l'art nécessite la mise en place de nouvelles habitudes alimentaires faisant la part belle aux plantes, fruits, légumes dépuratifs, céréales et protéines maigres. Et dans ce cadre, ainsi que le rappelle lefigaro.fr, « les produits labellisés et certifiés "bio"
sont plus que conseillés pour s'offrir un vrai "rituel de
purification", car ils sont exempts d'engrais chimiques, de pesticides,
fongicides et de produits phytosanitaires pollueurs ». À l'inverse, les
aliments gras, sucrés, les laitages et les viandes rouges doivent être
supprimées.
Alcool et boissons sucrées à bannir
Est-il nécessaire de préciser que
l'alcool, les sodas et autres boissons sucrées n'ont pas leur place dans
une cure détox ? Même sanction pour le lait, le café et le thé. Préférez-leur des boissons drainantes, jus de légumes, detox water ou de l'eau, tout simplement.
Une cure limitée dans le temps
Aussi bénéfique soit-elle, la détox n'est pas vouée à s'éterniser. Dans le cadre d'une alimentation équilibrée, elle doit être suivie pendant une à deux semaines. En revanche, une détox basée sur la monodiète (qui consiste à consommer le même fruit ou légume trois fois par jour) ne doit pas durer plus de trois jours.
Une cure occasionnelle
Inutile de s'astreindre à une détox
hebdomadaire, surtout si, toute l'année, on adopte une alimentation
équilibrée, variée et riche en fruits et légumes. L'idéal est de faire
une cure quatre fois par an, à chaque changement de saison.
Une cure associée à une bonne hygiène de vie
Si le rééquilibrage alimentaire est la base d'une cure efficace, ce dernier ne suffit pas. Se détoxifier implique également de redonner une vraie place au sport dans son quotidien en pratiquant une activité physique régulière, de dormir suffisamment (7 à 8 heures par nuit) et, si possible, d'arrêter de fumer.
Quelle activité physique associée à une détox ?
Le sport est en effet le complément idéal de la diète
puisqu'il stimule à la fois les intestins, les reins, les poumons, le
foie et l'épiderme ; autant d'organes qui contribuent à l'élimination
des toxines. Pour les plus sportifs, Erwann Menthéour, ancien cycliste
et fondateur du site Fitnext.com, recommande une séance de jogging, de
30 à 45 min, trois fois par semaine. Les autres pourront choisir un sport moins éprouvant (aquagym, yoga, natation, etc.) tout aussi bénéfique et qui leur conviendra davantage.
Détox et perte de poids
Certes, en éliminant les toxines, une
détox peut entraîner la perte de quelques grammes voire de quelques
kilos. Mais il ne s'agit là que d'un effet secondaire, la diète n'étant pas un régime en tant que tel. L'objectif n'est pas de perdre du poids, mais bien de nettoyer le corps de l'intérieur.
« Cette cure répond avant tout à une envie de faire davantage attention
à soi, de s'écouter, et de retrouver sa santé et une belle vitalité », a
d'ailleurs rappelé Thomas Uhl, naturopathe, au site psychologie.com.
Le petit geste détox quotidien
Ce secret se transmet de mère en fille depuis des générations (ou presque) : commencer la journée en avalant, à jeun, un verre d'eau tiède additionnée d'un demi jus de citron
est idéal pour se nettoyer l'appareil digestif chaque matin. En effet,
les propriétés diurétiques du citron stimulent l'activité rénale et
aident à l'élimination des toxines.
Un avis médical n'est jamais superflu
Enfin, si vous avez le moindre doute
quant à votre intérêt à vous détoxifier, n'hésitez pas à consulter votre
médecin traitant. Il pourra vous proposer de réaliser en amont un bilan
nutritionnel et de santé, avec analyses de sang à l'appui, afin de
détecter d'éventuelles carences alimentaires. À noter par ailleurs que
les cures détox sont bien-sûr déconseillées aux femmes enceintes pour des raisons évidentes, mais aussi aux diabétiques et aux personnes âgées.
LE PLUS. Mauvais
résultats scolaires, anxiété ou exclusions, et si la solution pour être
concentré en cours se trouvait dans la méditation. Cette pratique a fait
ses preuves aux États-Unis, mais la France continue d'avoir peur. Héloïse Pierre, étudiante en master co-fondatrice du collectif Seum'eurs d'Avenir, est convaincue par les bienfaits de cette discipline.
Une enfant en cours de yoga dans une école de Sacramento en Californie. (Randy Pench/AP/SIPA)
Fermez les yeux, juste deux minutes. Ecoutez votre respiration.
Essayez de sentir l’air entrer et sortir de vos narines. Respirez.
Concentrez-vous sur votre respiration. Maintenant ouvrez les yeux. Deux
minutes par jour, ces exercices peuvent avoir un vrai impact sur l’environnement scolaire de nos enfants.
Mauvais résultats scolaires, frustrations, exclusions, délinquances…
tant de maux attribués à l’école et si peu de réponses apportées pour y
remédier. Depuis la mise en place du collège unique en 1975, l’école n’évolue guère : un tableau et un prof omniscient en face d’élèves passifs.
Pendant ce temps, dans le reste du monde,
on cherche et on expérimente de nouvelles méthodes adaptées au contexte
scolaire actuel. En effet, le savoir est partout en libre-service, une
recherche Google et c’est dans la poche.
La question n’est plus vraiment de
capitaliser des connaissances, mais plutôt de réussir à s’en servir, de
pouvoir faire le tri, et d’arriver à se concentrer face à la masse
d’information que l’on reçoit en permanence.
Ainsi, parmi ces nouvelles méthodes, une attire particulièrement l’attention, la méditation de pleine conscience. Technique inspirée de l’enseignement de Bouddha et laïcisée par Jon Kabat-Zinn, elle se répand à une vitesse incroyable dans la sphère privée.
De grandes entreprises comme Google mettent à disposition de leurs employés des séances de pleine conscience afin d’installer une meilleure ambiance de travail.
De plus, la méditation aide à se concentrer et à développer son
attention, le but étant d’être "présent-présent" dans ce que l’on fait.
Aux États-Unis, ça fonctionne
Mais la vague de méditation ne s’arrête pas
là et touche jusqu’à l’école américaine, anglaise, suédoise… Avant
chaque cours, les professeurs proposent des temps de cinq minutes où
toute la classe reste en silence, les yeux fermés et travaille sur un
exercice de respiration ou de concentration.
Les premières expérimentations sont faites
dans des quartiers très sensibles aux États-Unis où la violence à
l’école est un lieu commun. Au bout d’un an, les études révèlent une
diminution des infractions scolaires, une baisse des comportements
agressifs et de meilleurs résultats [1].
Aujourd’hui, la méditation est utilisée
dans de nombreuses écoles, cela permet une meilleure ambiance dans
l’établissement, et apaise les élèves ce qui leur permet d’être plus
attentif en classe et donc de mieux réussir.
En France, le mot "méditation" fait peur
Cette technique "nouvelle", vieille de 2400
ans, peut faire peur à notre vénérable institution. Sa connotation
religieuse est, elle aussi, un réel frein à son application dans l’école
laïque.
Plusieurs expérimentations, menées en
France, ont rapidement été arrêtées. Ces enseignants parlent
d’incompréhension de la part de l’administration, des collègues, des
parents. Oui le mot "méditation" fait peur et pourtant, nous sommes prêts à pratiquer la méditation dans notre sphère privée,
l’explosion de la demande de livres et de cours de méditation en est
une belle illustration. Alors pourquoi ne pas encourager l’école à s’en
inspirer ? [2]
Adapter l’école aux changements sociétaux du XXIe siècle, ce n’est pas forcément offrir des tablettes à chacun. L’école doit donner aux enfants les clés pour appréhender le futur.
Méditer, c’est renouer avec son moi, c’est
se comprendre, se poser, apprendre à être là… Avec un esprit plus calme
et attentif, l’enfant pourra apprendre pleinement et vivre dans un
environnement plus sain. Sans aucun doute, à notre tour, il est grand
temps de véritablement expérimenter la méditation à l’école.